Centrafrique: le Chef de la Minusca Parfait Onanga-Anyanga réagit .
Le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des
Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), Parfait
Onanga-Anyanga, a réaffirmé ce mercredi, que les Nations Unies n’ont pas
d’autre vocation que de rétablir la paix et la stabilité dans le pays. En marge
de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission, M. Onanga-Anyanga
réagissait aux nombreuses questions sur le rôle de la force onusienne durant
les récents affrontements à Bangui et sur la demande des autorités de
transition de rétablir les Forces armées centrafricaines (FACA) dans leur
fonction.
Le
Représentant spécial a saisi cette occasion pour rappeler qu’il n’y a aucune
animosité entre les autorités de la transition et la MINUSCA avant de fermement
condamner le lynchage contre les Forces internationales. Onanga-Anyanga a
rappelé l’ampleur des efforts consentis par la Mission afin de sécuriser la
Centrafrique notamment après les derniers évènements avec notamment la
restructuration de l’Etat-major conjoint de Bangui, jusqu’alors dirigé par la
Police et désormais est passé sous commandement militaire. Cela afin de
mieux répondre à une situation extraordinaire engendrée par les nouvelles
menaces sécuritaires dans la capitale centrafricaine. Pour ce faire, des moyens
militaires et des effectifs supplémentaires ont été mis à la disposition de
l’Etat-Major.
Ce
réaménagement de l’Etat-major conjoint de Bangui a permis de protéger la
population civile dans les quartiers ou les affrontements entre groupes armés
font à nouveau rage. Le nombre de patrouilles a été augmenté dans les quartiers
sensibles notamment entre Fatima et Kina, dans le 6eme arrondissement de
Bangui. A Fatima, la MINUSCA a empêché un groupe d’hommes armés d’attaquer
l’église qui abrite plusieurs dizaines de déplacés. La Force s’est aussi
interposée entre des groupes armés afin d’éviter des affrontements. Dans le
premier cas, un soldat de la paix a été blessé par une grenade, dans le
deuxième, les soldats de la paix ont essuyé des tirs. Il convient de retenir
que la présence et la riposte de la Force et de la Police a empêché un bain de
sang.
Sur
la réhabilitation des FACA et l’embargo sur les armes ainsi que la
participation des FACA aux côtés des Forces internationales pour assurer la
sécurité de Bangui, le Chef de la MINUSCA dit avoir entendu l’appel de la
requête des autorités centrafricaines et avoir adressé une correspondance à la
présidente du comité des sanctions mis en place par le Conseil de sécurité pour
un assouplissement des mesures et le renforcement des forces de sécurité
intérieures. «Le réarmement des FACA, une question cruciale, s’inscrit dans le
processus de Réforme du secteur de sécurité (RSS). La Centrafrique a besoin
d’une armée qui respecte les principes républicains. Il faut une armée
ethniquement équilibré et représentative de toutes les régions du pays » a-t-il
ajouté.
Onanga-Anyanga
a appelé tous les Centrafricains à plus de lucidité car la Centrafrique a
besoin de tous ses partenaires dont la «MINUSCA qui est incontournable ».
Avec les échéances électorales imminentes, le Chef de la MINUSCA a insisté sur
le fait que les diversions ne doivent faire perdre aux Centrafricains la
volonté d’aller vers des élections crédibles et ouvertes à tous. A ce sujet, il
s’est félicité de la signature le 2 novembre 2015 d’un Accord tripartite de
coopération pour la participation des réfugiés aux élections a été signé entre
le Cameroun, la Centrafrique et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés en vue de permettre la tenue des élections générales dans les camps de
réfugiés se trouvant sur le territoire camerounais.
Ces
élections de sortie de crise constituent une occasion inédite pour le peuple
centrafricain de faire prévaloir ses exigences à l’égard de la gouvernance et
du développement, a-t-il conclu.
Par
ailleurs, le Représentant spécial est revenu sur son déplacement mardi
après-midi sur le site de déplacés de l’église de Fatima et a dénoncé les
conditions difficiles et inadmissibles que ces déplacés vivent à cause des «ennemis de la paix». La
semaine dernière, une équipe de la MINUSCA avait visité les sites de déplacés
de la Mosquée centrale au KM5, dans le 3e arrondissement, et de Jean XXIII.
Thibaut RIBAR
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